2021 commence par un changement de taille pour les fabricants de produits électroniques et électroménagers. Les smartphones, PC, lave-linge ou encore téléviseurs doivent désormais afficher leur "indice de réparabilité" afin d'avertir le consommateur de la facilité à remplacer les différents éléments du produit.
Source : Unsplash / Ali Abdul Rahman
En France, on estime à seulement 40 % le nombre d’appareils qui sont réparés. L’objectif est d’arriver à 60 % dans les cinq ans. Pour cela, le gouvernement entend déjà informer les consommateurs sur la facilité ou non de réparer un produit et lutter ainsi contre la fameuse obsolescence programmée maintes fois placardée, et contre laquelle l’Europe s’est engagée. Selon l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), réparer des appareils permettrait de produire deux fois moins de déchets.
À compter du 1er janvier, les fabricants et distributeurs d’appareils électroniques ou électroménagers vont devoir afficher « l’indice de réparabilité » pour différentes catégories de produits, qu’ils soient vendus en ligne ou en magasin. Smartphones, téléviseurs, lave-linge, ordinateurs et tondeuses à gazon ont droit à leur notation.
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En s’appuyant sur la loi relative à la lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire de février 2020, la France se pose d’ailleurs en pionnier de la lutte avec l’intronisation de l’indice de réparabilité bien avant ses voisins. Un site dédié a d’ailleurs été lancé pour accompagner la mise en place.
Pour mettre en place cet indice, plusieurs critères ont été retenus par le Ministère de la transition écologique pour définir le système de notation commun à tous les appareils. D’autres sous-critères sont ajoutés selon les catégories d’appareils. La note sur dix obtenue apparaîtra alors sur l’étiquette du produit, assortie d’un code couleur du rouge pour les notes inférieures à 2, au vert foncé pour celles entre 8 et 10.
Plus la note sera élevée, plus le produit sera facile à réparer et n’aura plus l’excuse de finir à la poubelle au moindre pépin. Mais il faut savoir que ce sont les fabricants eux-mêmes qui évaluent leurs produits.
Plusieurs critères sont notés sur dix. Ils sont assortis d’un coefficient pour chaque sous-critère (de 0,2 à 2). Les éléments pris en compte pour faire grimper la note :
Source : Légifrance
L’indice prend en compte des pièces détachées dont les casses ou les pannes sont les plus fréquentes, dont le bon état est nécessaire pour faire fonctionner l’appareil. Elles sont ensuite réparties en deux listes étudiées distinctement.
Le produit ainsi passé au crible de la notation obtient un résultat sur 100, divisé ensuite par 10 pour obtenir la note affichée.
Pour définir ce qui est réparable aisément ou non, le texte publié au Journal officiel ce 31 décembre mentionne une liste d’outils communs qui sont utilisés pour les réparations (pince universelle, clé mixte, lever, marteau, voltmètre, fer à souder, tournevis à empreinte cruciforme, pistolet à colle…). Des outils standards qui sont employés lors de réparation. Une façon notamment de sanctionner des fabricants comme Apple qui ont longtemps eu recours à des outils maison pour permettre la réparation de leurs smartphones, empêchant n’importe quel autre réparateur de le faire sereinement… et à moindre coût !
Longtemps pointés du doigt pour être le symbole du renouvellement forcé par les fabricants, les smartphones font partie des appareils disposant d’un arrêté spécifique pour l’indice de réparabilité.
De multiples critères sont ainsi pris en compte comme la facilité à identifier le produit, le schéma de démontage ou en vue éclatée à disposition, les codes erreur ou de diagnostic, les instructions logicielles, la démontabilité de la batterie ou des caméras ainsi que les accessoires utiles pour cela, les caractéristiques des fixations des différents éléments, mais aussi les engagements du fabricant sur la durée de disponibilité de la carte mère, du micro ou encore des haut-parleurs.
On ne trouve cependant aucune mention faite sur les mises à jour logiciel supportées dans le temps. Seules les informations sur la nature des mises à jour doivent être communiquées pour répondre aux critères. Un élément souvent bien préjudiciable pour les consommateurs qui se retrouvent face à l’ancienneté d’un appareil qui peut alors être sujet à des failles de sécurité ou des dysfonctionnements alors qu’il était encore techniquement utilisable.
L’indice de réparabilité des ordinateurs portables suit pratiquement la même logique, avec également des sous-critères très nombreux sur les fixations amovibles ou non, réutilisables ou non, des différents composants (mémoire RAM, ventilateur, clavier, connecteurs, batterie, disque dur HDD ou SSD…).
Les éléments pris en compte pour la note de fixation des éléments d’un PC // Source : Légifrance
Et comme pour les smartphones, la durée de disponibilité des pièces détachées (de 0 à 7 ans ou plus) est un critère valant beaucoup de points (0 point de 0 à 4 ans de disponibilité des pièces). À une époque où la technologie avance à grands pas et les éléments évoluent sans cesse, garantir la disponibilité dans sept ans d’un élément qui aura connu de multiples améliorations, miniaturisations et montée en gamme entre temps au point d’être rapidement désuet technologiquement s’annonce coton pour les marques.
Pour les téléviseurs, les fabricants vont devoir également s’atteler à soigner leur documentation et leurs produits. Rien que cette note, avec ses multiples sous-critères spécifiques (informations pour les réparateurs professionnels, détections de panne, conseil d’entretien, schéma de câblage, bulletin technique…), part sur un total de 286 points. Car pour ce type d’appareil, la disponibilité des documents et pièces détachées doit aller au moins jusqu’à 11 ans pour obtenir la meilleure note et ne pas descendre sous les sept ans pour grappiller quelques points.
Source : Légifrance
En revanche, les différents éléments de catégorie 2 pour les réparations et les pièces détachées nécessaires sont plus sommaires : la télécommande et la carte principale avant tout. En revanche, avec l’ajout d’une forte dose de technologie dans des écrans de plus en plus connectés, les critères pris en compte pour l’assemblage des pièces et la facilité à les retirer et/ou les réutiliser sont nombreux, du module Bluetooth ou Wi-Fi aux différents connecteurs en passant par la dalle et les haut-parleurs voire le cache arrière.
Journal officiel
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